La parade du centenaire du Tour de France

"Eric, pourrais-tu prendre des photos de la parade du centenaire du tour de France? La Jeep blanche repeinte aux couleurs du Tour de France des années 50, arrivera le 27 avenue Marceau à 10 heures 30." Avec plaisir, repondis-je à Jean Pisapia, toujours présent. C'est ainsi que...

Dimanche 27 juillet 2003 le temps est au crachin. A 9 heures je saute dans ma Panda bleue, de France. A 10 heures j'arrive en haut de la rue Marceau, fermée à toute circulation. Ma petite voiture trouve facilement une place rue La Pérouse. C'est à pieds que je rejoinds l'avenue Marceau. Surprise, camion-grue, engins d'entretien, sono auto-portée etc... Mais aucune trace de véhicules du défilé. Je me renseigne auprès d'une charmante fliquette.
-Tous les véhicules ont rendez-vous place de l'Alma monsieur.
- Merci bien.
Je descends à pieds laissant ma voiture très bien garée car en bas il risque d'y avoir du monde. L'avenue Marceau est presque déserte toutes les voies y accédant sont barrées. Le crachin se fait de plus en plus fort. Je ne peux m'empêcher de penser aux coureurs, à la route glissante, à la chute d'Ulrich la veille et des autres, même le vainqueur de l 'étape d'hier a chuté. Après 20 minutes de marche j'arrive au point de rendez-vous à l'angle de l'avenue du Président Wilson, il est 10 heures 30. "Monsieur Jacques Grenier a rendez-vous à 11 heures" me dit un organisateur. Je descends place de l'Alma pour guetter l'arrivée de la Jeep. 11 heures. 11 heures 15, toujours rien, la pluie a remplacé le crachin, pourvue que Jacques passe bien par le pont de l'Alma qui se trouve devant moi. L'organisateur m'a certifié que c'était le point de passage obligé. 11 heures 30 pas de Jeep. 11 heures 40. Ah!! La voilà. Profitant du peu de circulation, j'arrête la Jeep au beau milieu de la place. Apres les présentations Jacquesm'explique les raisons de son retard. Je suis parti ce matin de la région de Melun et sur la route, la Jeep perdu une des 6 roues de rechange de vélo. Le boulon a cassé net. " Je me suis arrêté de suite " me dit Jacques avec un léger accent du sud. En tombant, la roue s'est complètement tordue, inutilisable. Il l'a aussitôt retiré de la route. Déjà une moto avait dû faire un grand écart pour l'éviter. Ouf!! Pas d'accident!! Avant de repartir, Jacques démonte les 5 autres roues pour rejoindre Paris. Et voilà pourquoi, sous la pluie, j'ai attendu plus d'une heure. Bref, tout va bien, la voiture est arrivée, je vais la prendre en photo avec la Tour Eiffel en font. Encore faut-il remonter les 5 roues restantes. Un policier nous demande gentillement de nous mettre de coté. Jacques gare donc la voiture, je lui donne un coup de main pour remonter les roues de vélo et sous la pluie je prends la première photo. Nous regagnons le point de rendez-vous. Un scooter vient nous placer dans l'avenue du Président Wilson, puis direction " camion maquillage ", " camion cabine " pour se changer. Chacun a son costume de l'époque qu'il représente. La Jeep fait partie du tableau 5 " Les Héros d'Après guerre ". De retour à la voiture un organisateur reçoit par talkie-walkie la consigne de nous emmener avenu Marceau. Toujours accompagnés par un scooter, nous prenons place dans le sens de la montée derrière la Peugeot 203 découvrable " l'Equipe ". Une pose café est bien méritée. Vers 13 heures la camionnette de ravitaillement arrive. Chaque responsable de tableau distribue un " panier repas ". Les figurants se regroupent tant bien que mal sur les quelques chaises placées devant le camion " bar/vidéo ". Malheureusement la douzaine d'écrans est restée éteinte.

Sous le tunnel de l'Alma est passée la formidable caravane du tour. Tout autour de moi, une masse compacte de spectateurs à majorité étrangère, est fascinée par le spectacle. Ils attendaient depuis des heures !! Toute la caravane semble passée. Les quais sont à nouveau déserts. Le public, patient, attend. Soudain, tous les appareils photos, les caméras sont en position. A la sortie du virage, des voitures apparaissent précédent les coureurs... Ils sont là !!! Chacun est paré pour prendre la photo du siècle qu'il gardera jalousement chez lui. Aux copains, à la famille il dira : oui, j'y étais au centenaire !! Les coureurs sont maintenant dans la descente du tunnel et ... et... se sont des jeunes, des cyclistes adolescents en maillots bleu et blanc, tout fière de se montrer... Ils sont tout de même applaudi du public qui a bien accueilli cette farce.

L' hélico tourne dans le ciel de Paris... Ils ne sont pas loin... Les policiers en surveillance double de vigilance. L'hélico s'éloigne, tournoi au loin derrière la Tour Eiffel puis il revient au-dessus de la Seine. Ils reviennent, car se sont deux hélicos qui arrivent droits sur nous, ils nous annoncent l'arrivée des coureurs, les vrais. Le public est à nouveau tendu, tous les yeux sont rivés sur le virage d'où apparaîtra le peloton. Des bruits de klaxon résonnent sur les quais.

Les motards apparaissent, puis des voitures groupées, et juste derrière...Le peloton. Enfin ils sont là, ces hommes partis depuis 3 semaines, ayant traversé les plus hautes montagnes d'Europe! Sous nos yeux, ils semblent aussi frais que les coureurs du dimanche !!! Quelques secondes pour reconnaître son favori... Où est le maillot jaune ? Ils sont passés si vite que je ne reconnais personne. Ils repasseront plusieurs fois mais je dois rejoindre la préparation de la parade.

C'est l'heure des tous derniers préparatifs. Chacun a endossé le costume de l'époque de son tableau.Tous les figurants sont maintenants tendus. Les uns discutent....

pendants que d'autres paufinent leur maquillage

Les vélos sont sagements rangés,les portraits des précédents vainqueurs soigneusement emballées en attendant le grand moment. Les cyclistes sont à la recherche de leur tableau, dans la parade...

Camion Delahaye qui a participé à la caravane du tour. Tableau de bord du Delahaye

Citroën HY de la caravane Intérieur du camion publicitaire.